PRESS: « LE BLEU DU CIEL », MARIAGE ARTISTIQUE DE LA PHOTOGRAPHIE ET DE LA MUSIQUE PAR EDOURD TAUFENBACH ET RÉGIS CAMPO, LAURÉATS DE LA 4ÈME ÉDITION DU PRIX SWISS LIFE À 4 MAINS - CULTURE MODE SAN11.COM

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« Le bleu du ciel », mariage artistique de la photographie et de la musique par Edourd Taufenbach et Régis Campo, lauréats de la 4ème édition du Prix Swiss Life à 4 mains
CULTURE MODE SAN11.COM
17/06/2020


Quand avez-vous décidé de participer au Prix Swiss Life ? Connaissiez-vous la Fondation ? 

Régis Campo : Je connaissais effectivement la prestigieuse Fondation Swiss Life. Auparavant, j’ai découvert le travail d’Edouard Taufenbach, sur les réseaux sociaux. Nous avons eu l’idée de nous rencontrer car il aimait beaucoup ma musique. Nous avons trouvé des passions communes, notamment pour le cinéma. Nous avions alors très vite évoqué Kubrick et autres réalisateurs où la photographie et la musique sont d’une grande importance. Olivier Messiaen que nous apprécions tous les deux, est un grand compositeur français qui adorait écrire en s’inspirant du chant des oiseaux. Edouard, qui avait déjà ce projet en tête, m’a ainsi proposé de concourir avec lui à ce prix Swiss Life. Ombra felice, un de mes albums, composé de mes quatuors à cordes, l’avait fortement influencé il y a dix ans. Cet album comme mon œuvre récente Une solitude de l’espace ont été notre base de travail pour notre collaboration. Toutes ces références nous ont donné une belle impulsion pour proposer un projet commun. Il se concrétisera par un livre-disque très original et plusieurs expositions-performance dans toute la France.  

Edouard Taufenbach : J’ai imaginé le projet un an auparavant, avant de présenter le dossier à la Fondation Swiss Life. Quand les candidatures ont été ouvertes, j’ai vu l’opportunité de changer ce projet, de prendre une direction différente et de travailler avec un musicien. J’ai beaucoup écouté la musique de Régis Campo et je l’ai contacté pour lui proposer de présenter le prix avec moi. Quelque chose me semblait possible dans ce projet, notamment dans cette association musique, photographie. 

Lorsque vous avez été nommé Lauréats du Prix, qu’elle a été votre première réaction ? 

RC : J’ai été surpris d’avoir été choisi par un jury composé de personnalités prestigieuses du monde de la musique et de la photographie. Aujourd’hui, ce prix compte beaucoup pour les jeunes artistes. Notre projet sur les hirondelles à beaucoup de résonances avec ce que nous avons tous vécu lors du confinement et maintenant hors confinement. Ces hirondelles migrantes continuent leurs envolées harmonieuses, elles sont libres et ne se font jamais la guerre. Elles ne ressemblent évidemment pas aux terribles oiseaux d’Hitchcock. 

ET : Pour présenter le prix, il fallait proposer un projet assez défini. Le projet s’est ensuite réalisé différemment avec cette longue période de confinement du à la crise sanitaire. J’ai travaillé sur le projet depuis la Villa Médicis où j’étais en résidence.  Respectivement, dans vos différents domaines, la musique et la photographie, comment avez-vous abordé ce travail en commun ? Comment se déroulent vos moments de collaboration? 

RC : J’ai pensé utiliser une trame sonore très proche de l’orchestre à cordes, avec la présence notamment d’un violon soliste. Par ses timbres et par les mouvements de l’archet, le violon me fait souvent penser à un oiseau, plus que la flûte en réalité. J’ai songé aussi à des voix : une mezzo soprano et un contre-ténor avec une coloration très pop. Certains albums de Björk m’ont beaucoup influencé, dont Vespertine et Vulnicura qui utilisent de manière assez magique des instruments à cordes. Pour ajouter quelque chose de très stylé, j’ai pris des mots islandais comme « blàr » (bleu), « ást » (amour) ou encore « kyngja » (hirondelle) avec d’autres mots en anglais. 
Ma collaboration avec Edouard Taufenbach s’est passée à distance durant le confinement dans une totale liberté. J’aime bousculer les codes de la musique contemporaine d’aujourd’hui. Mêler culture savante et culture populaire comme avec mes œuvres récentes Street-Art, mon septième quatuor à cordes Borderline Activity ou encore mon Dancefloor With Pulsing pour thérémine et grand orchestre qui a rencontré un grand succès.  

ET : Nous avons travaillé à distance avec Régis. Nous nous sommes rendu compte que les projets évoluent ; prendre des photos des vols d’hirondelles et de les observer a eu un impact. Il y a eu plusieurs étapes dont la plus importante est la rencontre de Régis. Je connaissais déjà son travail, son œuvre musicale. Nous avons évoqué nos passions, nos goûts et nous avons trouvé des points communs. Notre travail a pris une forme très épistolaire. J’ai envoyé régulièrement mes photographies à Régis pour qu’il puisse travailler la composition de sa musique. Une fois que l’œuvre sera composée, une deuxième étape est prévue pendant laquelle je produirai une œuvre vidéo à partir de cette musique. Ce sera comme un retour d’ascenseur. Le bleu du ciel, titre évocateur qui définit un vol d’hirondelles : quelle a été votre inspiration ? 

Comment avez-vous associé le vol d’hirondelles et la partition musicale ? 

RC : Les points que forment les hirondelles dans le ciel m’ont fait penser à des notes de musique sur une portée. J’aime trouver une alchimie entre ces photographies d’hirondelles et ma propre musique. Ces vols d’hirondelles m’évoquent de petites mélodies qui tournent en boucle. Ils me font penser à des ballets musicaux ! Je rends aussi hommage au courant minimaliste de la musique d’aujourd’hui, notamment aux musiques répétitives américaines. J’aimerais que ce projet entre musique et photographie soit rempli de grâce et de lyrisme. Je veux échapper à cette époque suffocante et toxique que nous vivons actuellement en y échappant et en rêvant à une musique aérienne, extrêmement simple et ouverte ! 

ET : Le bleu du ciel définit bien le vol des hirondelles qui volent dans le ciel. En les prenant en photo, j’ai photographié avant tout le ciel. La grande partie du montage au final serait une vue du ciel. Ce titre est aussi une façon détournée de ne pas nommer l’oiseau. Ce sont moins des hirondelles que l’on voit qu’un vol d’hirondelles. Avec Régis, nous avons présenté un dossier autour de l’écriture, dans le sens où son travail est d’écrire la musique, avec des notations et son propre alphabet. La musique est donc écrite. Lorsque j’ai présenté ce projet au jury, j’avais dessiné des schémas d’hirondelles dans lesquels j’ai noté leur mouvement spécifique, les rythmes que je ressentais. Ce travail de notations de schémas, sera présenté aussi dans le cadre du prix. Cette partie intermédiaire est très importante pour comprendre la vivacité de ce vol et pour réaliser des photomontages de tout un ensemble de photographies. Nous sommes donc passés par l’écriture, chacun dans notre cadre, visuel et musical.

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