Les Blasons du corps féminin - Ensemble Les Jeunes Solistes dirigé par Rachid Safir

Les Blasons du corps féminin (2000-2004)
https://www.youtube.com/watch?v=fpLfR8Rrcac
pour sept voix solistes a cappella sur des extraits de « Les blasons anatomiques du corps féminin » (1536)
Ensemble Les Jeunes Solistes
composé de : Julie Hassler, soprano Anne-Marie Jacquin, soprano Maryseult Wieczorek, mezzo-soprano Frédéric Betous, contreténor Laurent David, ténor Jean-Christophe Jacques, basse Alain Lyet, basse Rachid Safir, direction 
Enregistré les 15, 17 et 18 juin 2004 à l’église de l’Annonciation, Paris Direction artistique, prise de son et montage : Joël Perrot 
Les Blasons du corps féminin, 1. Blason du mystère féminin, d’après Lancelot de Carle, (0:47​) 2. Blason du nombril, d’après Bonaventure Des Périers, (2:44​) 3. Blason du beau tétin, d’après Clément Marot, (1:54​) 4. Blason de la grâce féminine, d’après Lancelot de Carle, (5:30​) 5. Blason des discours féminins, d’après Eustorg de Beaulieu, (1:18​) 6. Blason du nez, d’après I.-N. Darles, (1:24​) 7. Blason du souspir (ou de la défunte), d’après Maurice Scève, (3:39​) 8. Blason du cueur, d’après Albert Le Grand, (0:41​) 9. Blason de la bouche, d’après Victor Brodeau, (2:25​) 10. Blason du ... de la pucelle, d’après Claude Chappuys, (1:40​) 11. Blason du contentement en amour, d’après Maclou de la Haye, (1:21​) 
Les Blasons du corps féminin furent à la mode au début du XVIème siècle et inspirèrent de très nombreux poètes comme Maurice Scève ou Bonaventure Des Périers. Il s’agissait de poèmes profanes, véritables apologies amoureuses des charmes féminins qui en composaient un véritable atlas anatomique quasi exhaustif. Clément Marot écrivit le plus célèbre d’entre eux : "Du beau tétin", qui fut, notamment, mis en musique par Clément Janequin. Rachid Safir me proposa de mettre en musique ce blason et d’autres moins connus pour une formation de sept chanteurs a cappella. Enthousiasmé par cette idée, j’ai alors commencé à écrire ce cycle en 2000 lorsque j’étais à Rome, pensionnaire à la villa Médicis. J’ai immédiatement abordé le Blason de la grâce féminine qui demeure mon préféré car le plus étiré et le plus contemplatif de tous. Puis au cours des concerts, le cycle s’est peu à peu complété jusqu’à sa version remaniée et définitive de 2004. J’ai par ailleurs été amené à recomposer les textes (certains blasons étaient fastidieux à mettre en musique dans leur intégralité). Je les ai donc transformés en courts poèmes quasi surréalistes dont certains mots-clefs côtoient des onomatopées, des langages inventés et d’autres excentricités suggestives. Mon souhait était par ailleurs de suivre un certain figuralisme dans l’écriture vocale – rejoignant ainsi Janequin et son Caquet des femmes ou autres Cris de Paris – mais aussi de donner à certains blasons, en contraste, un caractère plus religieux et méditatif – notamment ceux de la Grâce féminine, du Souspir ou de la défunte, du Contentement en amour. Les modes de jeux vocaux proviennent d’influences parfois très éloignées : la commedia dell’arte, l’art madrigalesque d’un Adriano Banchieri, une écriture parfois homophonique, en hoquet, en ostinato, certains liens avec les polyphonies flamandes, les polyphonies centrafricaines, le théâtre musical des années 70, un concert des Swingle Singers entendu à Rome... J’ai voulu avant tout lier l’humour à un plaisir quasi charnel du son avec en filigrane un besoin de spiritualité et de sérénité. 
Régis Campo, novembre 2004

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