📰✨"RÉGIS CAMPO, L’ESPRIT TOUJOURS EN MOUVEMENT." L'EST RÉPUBLICAIN 12/09/2025

“Régis Campo est un compositeur prodigue. Son désir d’explorer toutes les formes de son art n’a d’égal que sa formidable curiosité, qui nourrit toutes les fibres de son être. Régis Campo est aussi un homme d’une grande fraîcheur, animé d’une faconde bouillonnante et enjouée qui trahit ses origines phocéennes.” 

Didier Joly - L'Est républicain 12 septembre 2025

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Régis Campo, fil rouge du festival de musique : le Boléro, les Martiens et Marseille

Régis Campo comme un fil d'ariane ! Le compositeur en résidence apparaîtra du premier au dernier jour du festival international de musique de Besançon.

Régis Campo est un compositeur prodigue. Son désir d’explorer toutes les formes de son art n’a d’égal que sa formidable curiosité, qui nourrit toutes les fibres de son être. Régis Campo est aussi un homme d’une grande fraîcheur, animé d’une faconde bouillonnante et enjouée qui trahit ses origines phocéennes. Épris redécouverte, d'humanité et d générosité, ils toujours l'esprit en mouvement. Des on travail questionnant sans cesse la pertinence, inquiet de sea réception par la communauté des mélomanes ! Humble devant les éloges et les lauriers.

Victoire de la musique classique 2025

A l'évocation de la remise, en mars dernier, de la Victoire de musique classique 2025 dans la catégorie compositeur (pour sa composition Dancefloor With Pulsing pour thérémine et orchestre) à Régis Campo songe tout d'abord à dire tout son bonheur que ce soit Elie Semoun qui lui ait remis son trophée :"J'ai beaucoup d'admiration pour son travail d'humoriste, sur scène et dans l'écriture de ses sketchs, ses personnages. On partage la même philosophie de faire rire et sourire le public, de donner de la joie, et j'ai senti que chez lui comme chez moi (comme aussi chez Charlie Chaplin ou Michel Serrault), on fait passer beaucoup d'humour, mais c'est aussi pour mieux transmettre un peu le côté tragique de la vie".

Une œuvre de Martien 

L'étonnante composition de Dancefloor With Pulsing pourra être appréciée dès le concert d'ouverture symphonique ce vendredi 12 septembre, à 20h, au théâtre Ledoux entre Bernstein et Bizet, la transition aura ce soir-là valeur de symbole, comme une passerelle entre les siècles passés et ceux en cours et à venir. une sorte de météorite traversant le ciel. Mais pour peu qu'on soit attentif, on pourrait trouver trace d'une première apparition de cette étoile filante en 1928. Cette année-là, le Boléro, de Maurice Ravel, s'élançait à Paris. Bisant le cadre convenu, le Boléro s'installait pour longtemps au firmament transcendental des succès planétaire.

Bien mais alors Dancefloor ? 

Régis Campo : "A sa création, beaucoup ont dit que c'était mon Boléro"! Et donc la similitude ? "En fait c'est une danse obsessionnelle qui tourne. Je répète deux accords successifs sans arrêt avec une même rythmique et une sorte de mélodie qui se reproduit."

L'interprète de thérémine apporte, quant à elle, incessamment, des ajouts sonores différents, en ponctuation et en apogée hypnotique, un peu comme le proposait Ravel par l'augmentation progressive de l'orchestre. "Évidemment  c'est un peu différent du Boléro", tempère Régis Campo. Mais l'idée est là. Différence notable également, l'histoire stellaire - en filigrane - de Dancefloor.  Explication (en riant) du compositeur en résidence : "Je me suis imaginé une Martienne qui arrive sur terre dans son vaisseau spatial où, à l'intérieur, il y a un dancefloor et de la musique populaire martienne! Et elle essaie de communiquer avec des Terriens. Ensuite elle s'en va." Normal. "C'est ludique et très excentrique", analyse Régis Campo.

Leitmotiv

Ouverture donc du festival pour Régis Campo, mais aussi clôture. Les finalistes du concours de jeunes chefs d'orchestre auront sur leur pupitre - entre Berlioz et Prokofiev - une création du compositeur en résidence, intitulée Delirium Scherzo. Crescendo sonore et emballement rythmique. Tout est résumé dans le titre.

Voilà pour les deux extrémités.Mais entre celles-ci, Régis Campo apparaîtra tel un leitmotiv wagnérien ! "Jean-Michel Mathé , (directeur du festival, N.D.L.R.) qui est très intuitif dans sa programmation, y a inscrit beaucoup de pièces pour orchestre et des oeuvres vocales interprétées par Sequenza 9.3; des pièces ludiques comme Les Cris de Marseille (en référence des Cris de Paris de Clément Janequin) qui parlent au Marseillais que je suis. On y entend des expressions du Vieux Port, des prisonnières qui s'invectivent gentiment. Et puis, il y a des pièces plus spirituelles, plus méditatives". Vaste tour d'horizon d'un univers foisonnant.

Didier Joly - L'Est républicain 12 septembre 2025

Régis Campo, l’esprit toujours en mouvement.

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